Frissonner en cours de français : 4 légendes à découvrir

Voilà un monstre qui m’a terrifiée quand j’étais petite (non, vraiment – j’avais acheté les premiers DVDs de Supernatural, et j’ai regardé les deux premiers épisodes, soit la Dame Blanche et notre ami le Wendigo, et j’ai eu tellement peur que j’ai posé les DVDs dans un coin pendant quatre ans 😂) 

Le Wendigo – ou Windigo – est un monstre très ancien, originaire du Canada, et notamment de là où est maintenant le Quebec (eh oui, il ne vient PAS des Etats-Unis, contrairement à ce que la pop culture pourrait laisser croire !). Ce sont les populations autochtones qui ont commencé à parler de cette créature, on ne sait pas exactement à quelle période, mais c’est très ancien. On trouve des écrits dès les années 1600, mais c’est clair qu’il existait avant dans la tradition orale et la mythologie !

Alors, le Wendigo, kesaco ? En fait, comme c’est une légende ancienne, il y a de nombreuses versions. Cela dit, il est toujours question d’un homme, à la base, qui a mangé de la chair humaine (ou un coeur dans certaines versions, coucou Piper Halliwell dans Charmed !) et s’est transformé en Wendigo. D’ailleurs, linguistiquement le mot Wendigo signifie “l’esprit maléfique qui dévore l’humanité”. 

Les Wendigos sont donc des créatures cannibales très puissantes, très grandes, maléfiques et associées dans les cultures autochtones au froid et à la famine. Ils ont généralement une tête difforme et des crocs jaunes, ensanglantés bien sûr, et des griffes puissantes aux mains et aux pieds. 

Dans certaines versions, le Wendigo est aussi capable de posséder sa victime pour la forcer à chasser et dévorer ses proches (sympa, non ?)

Au cours de l’histoire, il y a eu un lien assez intéressant entre légende du Wendigo et troubles psychiques et psychologiques. Des faits divers dans plusieurs pays ont été associés aux Wendigos, comme par exemple en 1878 avec l’affaire du trappeur Swift Runner (je vous laisse chercher plus d’infos sur cette affaire un peu sordide !). 

Bien évidemment, comme les Wendigos sont associés au cannibalisme, aux créatures maléfiques, etc, ils sont très utilisés dans la culture populaire, que ce soit dans les livres, films ou jeux vidéo, on en trouve un peu partout ! Ils se sont aussi exportés loin du Canada, et sont connus dans plus ou moins le monde entier. 

Ce qui est intéressant, c’est que la légende est aussi entrée dans les débats universitaires ! Elle sert de symbole de la destruction de la nature par l’humanité, mais aussi de symbole de l’avidité en psychanalyse. 

Et surtout, avant de passer au prochain monstre…Si tu croises un Wendigo, appelle les ghost busters Winchesters ! 

Voilà un monstre que ni Dean Winchester ni Buffy ne sauraient combattre, mais qui est ô combien intéressant ! 

Cette fois, on part en Bretagne, LA terre des légendes, des mythes, du roi Arthur (et l’horrible Merlin qui n’a rien à voir avec la version Disney) et…du Bugul Noz ! 

Ce monstre, qui est typiquement breton bien qu’il présente des similitudes avec le loup-garou, le croquemitaine et l’épouvantail (oui, tout ça à la fois, c’est qu’ils sont efficaces les monstres bretons !), est mentionné depuis le XVIIe siècle. Pour le petit point linguistique (vous me connaissez, j’adore les mots, leurs nuances et leurs origines, ce n’est pas pour rien qu’une de mes activités favorites en cours particuliers  est l’analyse d’un texte de Victor Hugo), son nom signifie à la fois “berger de la nuit” et “enfant de la nuit”. En effet, en ancien breton, Bugul pouvait vouloir dire ‘enfant’ ou ‘berger’, selon le contexte. 

Mais alors, qui est-il ? Il vit dans les forêts bretonnes, loin des sentiers et de la lumière des villages. Il a une apparence qui terrifie les hommes : il est grand, au visage déformé, il a un gigantesque chapeau “plus large qu’une roue de charrette” (d’où le côté épouvantail), et un long manteau blanc. La légende dit qu’il fait si peur que même les animaux fuient en le voyant. A minuit, quand la lune est haute, il met une grande peau de loup qui lui permet de courir vite, et il aurait aussi le pouvoir de métamorphoser en créatures pour surprendre ses victimes.

Il terrifie les voyageurs, comme le note le guide du Voyageur de 1878 qui conseille de fuir si on entend des gémissements quand il fait nuit, car ce sont les plaintes des victimes du Bugul Noz ! 

Et pourtant, le Bugul Noz n’est pas vraiment maléfique. Il a pour mission de protéger la nature et les animaux, et terrifie les hommes qui ne respectent pas la forêt et ses mystères. Il est également très seul, et donc triste. Dans certaines histoires, le Bugul Noz aide même les innocents perdus à retrouver la route, même s’il le fait sans se montrer. 

Par contre, attention à ne jamais siffler en forêt la nuit…Ca lui fait perdre son calme, et il vous attaquera ! 

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J’ai découvert ce mythe récemment, et je l’ai trouvé super cool ! Bon, déjà j’adore la Bretagne et ses légendes, donc je ne suis pas super objective, mais c’est un monstre à la fois effrayant, et en même temps avec une morale super intéressante sur le respect de la nature ! J’adore ce côté ambigu, typique des légendes bretonnes (coucou Morgane dans la légende arthurienne par exemple – qui sera d’ailleurs le thème de la prochaine box thématique pour les profs de FLE !), et qui permettent de réfléchir à la psychologie, la linguistique (on rappelle que Bugul est le mot pour enfant/berger…un indice qui montre sa nature bienveillante en réalité !), et de découvrir la culture francophone. 

Bien que peu connu, le Bugul Noz apparaît quand même dans quelques jeux vidéo, et surtout a inspiré un groupe de punk rock belge et complètement loufoque très ancré dans la culture celtique qui en a fait son nom de scène ! Ils chantent en français, alors allez voir pour pratiquer votre français ou bien les faire découvrir à vos élèves ! J’avoue que je les ai découvert en faisant des recherches pour cet article, et j’ai adoré, ils sont complètement décalés et fous, clairement avec eux vous n’allez pas frissonner en cours de français, mais je suis fan 🤣
(par contre, c’est pas facile facile, je vous conseille de prendre les paroles pour bien écouter et comprendre, et en classe d’analyser les paroles, le contexte, tout ça tout ça – comme quoi, avec un truc complètement loufoque on peut faire plein de choses, je vais sûrement en faire une avec mes élèves tiens !)